Parler de viol, d’agression sexuel, d’abus … est loin d’être facile.
La gêne était de mise à chaque fois que j’étais poussé par le besoin d’en parler. Au delà de cette gène commune à moi-même et à tous mes interlocuteurs, transparaissait le rapport particulier que chacun entretient avec sa propre sexualité. Et j’ai eu cette nette sensation que très très peu de monde se sent libre de parler de sexualité, de tous les aspects de celle-ci, et de ses multiples déviances possibles ou vécus.
J’ai vécu une de ces déviances, du côté de la victime et il me paraît évident aujourd’hui qu’il est important de parler de ce sujet. Pourquoi ?
Car je pense que lorsque les choses sont dites, nommées, expliquées, racontées, elles sortent de leur ombre et n’ont plus d’emprise sur nous. Et aussi : partager son témoignage, son point de vue, ses ressources peut aider à la fois celui qui le donne et celui qui le reçoit.
A travers cet article, je vais tenter de vous retranscrire les mécanismes intérieurs qui se mettent en place suite à l’agression sexuelle que j’ai vécu, et comment j’en suis arrivée à dire aujourd’hui : “je suis guérie”.