Pourquoi reste-t-on dans une relation toxique ?

Une relation de dépendance affective n’est heureuse pour personne, ni ‘un côté, ni de l’autre, ni même pour l’entourage ! Alors pourquoi reste-t-on dans une telle relation que certains qualifieraient de “toxique” ? A priori on pourrait s’attendre à ce que les gens ne restent pas d’eux même dans ce qui les rabaissent, ou les fait souffrir ? Alors pourquoi, non seulement y restent-ils, mais surtout pourquoi donneraient-ils tout ce qu’ils ont, pour retourner dans ce genre de relation après une rupture ?

1 – Le saut dans le vide ou la souffrance à petits feux ?

Il faut comprendre pour une personne en situation de dépendance affective, qu’il ne s’agit pas là d’un choix, mais de la soumission à ses propres angoisses, à son propre système de croyance.

Cette pathologie du lien persuade de la prépondérance de la relation devant toute autre chose : si l’on aime pas on est rien. Alors mieux vaut aimer un bourreau que de se retrouver seul ! Il vaut mieux aimer l’autre qui se contente de soi, plutôt que de replonger dans l’enfer de la solitude.

Cette relation est tellement importante pour la personne dépendante, qu’elle en oublie toute notion d’estime d’elle même, de respect de son intégrité et d’amour de soi.

Pour bien comprendre à quel point il est impossible pour une personne dépendante de bouger, de sortir de cette relation douloureuse, je vous propose l’image suivante :

12197239 - feet on the edge of rock cliff

Imaginez vous au bord d’une falaise. Au prochain pas que vous faites, c’est le grand plongeon… Vous ne pouvez pas avancer sous peine de tomber dans le vide. Impossible de reculer non plus, car vous avez un instrument de torture horrible qui vous broie les jambes, et provoque d’atroces souffrance dès l’instant où vous tentez de tourner la tête. Vous êtes en train d’être de plus en plus acculé, plus le temps passe plus vous vous rapprochez du bord, et plus vous souffrez. L’angoisse du vide et de la chute devient omniprésente, vous ne pouvez rien faire, ça commence à vous ronger de l’intérieur.

Et d’un autre côté, vous avez cette torture permanente qui vous blesse la peau, qui vous bloque dans chacun de vos mouvements, vous n’osez plus rien faire. Vous saignez en permanence de tous ces piques qui vous maltraitent, qui vous agressent, qui vous perforent les émotions, la motivation, l’estime de vous, et le peu d’amour propre que vous pouvez posséder encore…

Alors que faites, vous ?

Vous sautez ?

Vous vous rebellez ?

Voila le dilemme auquel vous êtes confronté lorsque vous êtes dans une relation de dépendance affective. Alors Non, vous ne faites rien et vous tenez bon. Le plus longtemps possible même ! Vous faites preuve d’un courage sans limites pour rester là et oublier de vivre, dans l’espoir que ça passe…

2 – Le choix de la victime.

Il faut bien comprendre que lorsque l’on est pris dans une relation de dépendance, on y plonge pas directement, c’est souvent une descente à petits feux. Au début les choses vont plutôt bien, on a l’impression d’être dans une belle histoire. Puis petit à petit les choses se gâtent, mais on laisse passer, sans se rendre compte, non pas que l’autre abuse dans son comportement, mais surtout qu’on accepte d’aller jusque là où l’on atteint soi même à sa propre intégrité en ne posant pas ses limites de façon claires.

Petit à petit, on se perd.

Et en même temps, le regard de l’autre nous permet d’exister. On a quelque chose contre lequel s’appuyer, se positionner, se rebeller parfois (mais jamais trop fort, toujours en silence ou auprès de l’entourage uniquement). Bref on trouve une raison d’être à l’intérieur de ce qui devient son propre petit enfer qu’on a soi-même fabriqué au sein de cette relation. Oh, je sais que bien souvent dans ces cas là on se sent 100% victime de l’autre, et je comprends tout a fait que certains auront besoin de s’identifier encore et encore à cette image de victime. Et je les comprends d’autant plus que cette position de victime est complètement légitime. Il ne s’agit pas de discuter de cela, mais bien ces actes, ces choix qui sont les nôtres et qui nous ont poussés à construire, accepter et renforcer ce type de relations.

Alors penchons nous sur ce qui nous pousse a devenir une telle victime.

Comment se fait il que l’on devienne a ce point un “pro” de la victimisation ?

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La réponse est la même que celle qui mène des gens au succès : on suit un entrainement méticuleux et puissant ! On apprend à devenir une victime comme on apprend à devenir un champion. C’est un long processus qui prend souvent son empreinte dans l’enfance et qui se répète inlassablement avec une éducation sans faille. On vous répète constamment que vous ne valez pas la peine, que vous ne valez rien, que vous êtes un bon à rien, que vous ne méritez pas que l’on fasse attention à vous, que vos émotions, tout comme vos actes ne méritent que le silence et le déni. Cela se fait par le biais de phrases assassines pour votre amour propre et votre estime personnelle sur le plan affectif.

Alors vous devenez une victime quoi que vous viviez. Vous êtes victime de solitude lorsque vous êtes célibataire. Vous êtes victime de la relation lorsque vous en vivez une, et finalement vous êtes victime de votre propre système de croyance dont vous ne parvenez pas à vous dépêtrer. L’autre ne fait que faire écho à ce besoin d’exister en tant que victime et cela durera tant que vous ne vous serez pas détaché de votre identification à votre corps de souffrance.

3 – Les bénéfices secondaires

Bien entendu une personne saine et autonome sur le plan affectif n’acceptera jamais de rester dans une telle souffrance et préfèrera perdre une relation que de diminuer son amour propre. Oui, mais voilà une personne qui est littéralement dépendante du lien ne pourra jamais imaginer, ou même accepter que ce lien se rompt de façon définitive. C’est une question de vie ou de mort, comme nous l’avons vu dans le premier paragraphe.

Alors comment se fait il que ce genre de relation destructrice puisse être entretenue à ce point ?

La réponse se trouve dans ce que l’on appel les bénéfices secondaires.

Un bénéfice principal serait un estime de soi entretenu par le regard de l’autre, mais ce dernier ne peut être atteint pour celui qui n’en possède pas. Allez dire à une personne qui ne parvient pas à s’aimer ou à se trouver belle, qu’elle est digne d’amour ou qu’elle est belle ! Elle ne parviendra pas à vous croire, elle s’arrangera même pour vous prouver le contraire, si ce n’est par ses ce sera par ses actes. Elle n’a pas été entrainée à profiter des bénéfices directes, elle n’a reçu que peu ou pas de gratitude, de remerciements, et aura toujours du mal à accepter des compliments, des remerciements ou des cadeaux.

Le bénéfice est ailleurs, mais il existe bel et bien : c’est celui de renforcer l’image de soi telle qu’on la conçoit. A savoir être une victime qui ne mérite pas d’être aimée pour qui elle est mais plutôt qui inspirera de la compassion pour sa souffrance.

4 – L’illusion du vide

On se rend bien compte, à la lecture de cet article que la falaise n’existe que parce que l’on a appris à la fabriquer soi même. Sa présence n’est due qu’à une vision de soi, et non à une réalité tangible.

Le vide n’existe pas sur le plan affectif, il n’est que le fruit illusoire d’une éducation, d’un entrainement, d’une programmation du subconscient.

Ce vide n’est qu’illusion de solitude, de désamour et de mépris de soi.

Ce qui est bien réel en revanche, c’est l’angoisse liée à cette illusion. Cette dernière vous déchire les tripes et vous paralyse.

Alors la question n’est pas de savoir si vous allez retrouver un autre partenaire qui s’intéressera à vous en tant que victime à sauver, mais bien de faire un travail sur vous pour vous défaire de cette illusion de vide et calmer l’angoisse qui lui est corrélée.

48861907 - a silhouette of an young man jumping from a peak of the mountain, cliff on the sky background. freedom and risk concept.

Il n’y a qu’a oser faire le pas pour s’en rendre compte, sauf qu’avant de trouver le courage de le faire et d’affronter ses angoisses, il est préférable de faire appel à un expert, un guide qui vous tienne la mais pour que vous osiez faire le pas et vous rendre compte que vous ne risquez absolument rien à aller de l’avant !

 

Si vous avez encore peur de bouger pour le moment, ce que je peux comprendre avec une grande empathie, alors je vous propose de prendre le temps de lire mon e-book et de vous poser quelques questions pertinentes, sans bouger de là où vous êtes pour le moment.

 


Si vous voulez qu’on regarde ensemble votre situation, n’hésitez pas à me contacter

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