Amour : comment savoir si on aime l’autre ou si on aime l’amour ?

Amoureux ? Amoureuse ? Oui, mais de qui, de quoi ?

Derrière cette question évidente en apparence, se cache un univers de nuances aux découvertes plutôt surprenantes !

“Je t’aime !” qui n’a pas entendu ou dit cette phrase ? Certains la considèrent même comme trop galvaudée pour avoir du sens, et ont décidé de ne plus l’employer, lui préférant les déclaration de sentiments par les actes. Quoi qu’il en soit, l’interrogation profonde reste la même, quelle est cette énergie qui nous fait accorder une importance particulière à l’autre ? qui nous pousse vers l’autre ? Qu’est ce qui fait que l’on s’investit dans une relation ? Comment se fait il qu’on se préoccupe tant d’une personne alors qu’il en existe des milliards sur terre ?

Allons creuser un peu ce question aux réponses beaucoup trop évidentes pour êtres vraies…

Lorsque tout roule dans un couple, on ne se pose pas vraiment de questions. Les premiers temps en tous cas, car très vite la relation à l’autre va prendre beaucoup de place dans nos pensées et nos interrogations.

On se rend compte que l’amour n’est pas si simple à vivre si l’on en juge par la quantité de couple qui se sépare. Parmi ces personnes certaines ne s’aiment plus, tout simplement, leurs sentiments ont changés et la séparation se passe parfois bien. Pour d’autres c’est souvent très délicat, voir fortement conflictuel, d’ailleurs à en juger par la tendance actuelle, il semblerai que les avocats des affaires familiales aient de beaux jours devant eux ! On peut se demander comment est-ce possible de passer de l’amour à un déchirement qui ne permet tellement plus de dialogue que cela finit devant les tribunaux ? Pour autant, dès lors que la relation est allée un peu loin dans le domaine de l’intime, il est rare de ne plus rien ressentir envers l’autre. Certains diront qu’ils sont devenus comme des amis, d’autres continuent à se voir en dehors de la “norme” d’un couple, certains en revanche ne peuvent plus se voir du tout, car trop de frictions et de passif les animent.

Alors qu’est ce qui fait que l’on se sent amoureux un jour et plus du tout au bout de quelques temps, sans pour autant être indifférent ?

Peut être serait-il pertinent d’aller voir du côté de son propre rapport à la relation amoureuse afin de comprendre ce mystère.

Est-on amoureux de l’amour, c’est a dire de la relation entre soi et l’autre, ainsi que de ce qu’elle provoque en soi, ou est-on amoureux de l’autre ?

Pour moi l’amour n’est pas un sentiment, c’est un état.

A mon sens, un état est beaucoup plus complet et complexe qu’un sentiment, c’est une configuration corporelle, cellulaire, émotionnelle, sentimentale, voire spirituelle qui dépasse de loin le simple sentiment.

Le plus intéressant dans cette approche est de constater qu’il s’agit d’un état interne. Il est certes provoqué par l’autre, mais il se configure en soi. Ce qui veut dire que vous êtes capable de vivre l’état d’amour en vous, et qu’en cherchant bien ce qui le provoque en vous, vous devriez avoir la possibilité de vous retrouver dans ce même état indépendamment de l’autre qui ne devient alors qu’un déclencheur.

Je ne dis pas que l’autre n’a pas son importance dans l’histoire d’amour, bien loin de moi cette idée, j’essaye juste de décrire une nuance, une distinction qui peut aider de nombreuses personnes à réaliser que l’on peut aimer autrement, et surtout que l’on peut aimer plusieurs personnes au cours de son existence !

Aimer l’autre, dans cette approche signifie se trouver dans un état interne où tout est fluide, simple et agréable. Donc c’est une synergie interne, personnelle qui ne concerne que soi même et qui est provoqué par l’autre. Il semblerait donc qu’aimer l’autre ne soit pas tout a fait la même chose que la sensation d’être en état d’amour.

A ce propos je voudrais préciser que j’aime beaucoup la version anglaise de “je t’aime” qui se traduit par “I love you” certes, mais également par “I am in love with you” qui littéralement veut dire je suis en (état d’)amour avec toi.

Entre aimer “être amoureux” et aimer “l’autre” la distinction se précise, et la nuance est de taille !

Être amoureux est une expérience extraordinaire, c’est vraiment une composante de la vie ayant des propriétés magiques. Pourtant rien n’est moins évident que de décrire ce qu’est l’amour. Le plus délicat dans l’histoire c’est que l’on présuppose, dans bon nombre de définitions, que l’on aime tous et toutes de la même façon, avec la même énergie et les mêmes implications. Or il n’en est rien, et heureusement !

Ceci dit lorsque l’on est amoureux, la perception que l’on a de la vie change pour beaucoup. on voit la vie en rose, on a le sourire aux lèvres, on se détache de ses problèmes, on ne se sent plus seul dans l’existence, bref, un allègement considérable de nos soucis s’efface, comme si tout trouvait enfin sa juste place.

Alors forcément, cet état euphorique et euphorisant est très attrayant ! Et provoque donc une fascination profonde, à tel point que certaines personnes, pour être sûres de le vivre toute leur vie, tentent de tout faire pour tomber amoureux le plus de fois possible dans leur vie. Que ce soit dans l’excès, ou pas, on commence à pervertir le propos même de l’amour car ce que l’on recherche est plus l’effet que cela provoque en soi que l’appréciation particulière d’une personne pour qui elle est.

Cet quête peut parfois vous mener jusqu’à la dépendance affective, non pas à une personne mais à la relation, ou encore à la dépendance au sexe qui est le symbole comportemental de la relation amoureuse. Vous pouvez à ce sujet lire l’article sur le sexe et la dépendance.

L’amour de l’amour ne dure pas. C’est un transport de l’être vers des considération éphémères. On retrouve un peu dans cette approche la confusion qui pourrait exister entre le plaisir et le bonheur. Beaucoup de gens que j’ai pu coacher recherchent le plaisir comme le Graal de leur bien être. Pourtant le plaisir ne dure pas, il a cette particularité d’être provoqué par un évènement ou des circonstances externes. Le plaisir de recevoir un cadeau, de retrouver une personne, de réussir un challenge, etc… est par essence un état passager, cela ne dure pas. Il est souvent corrélé au désir. L’objet de son désir, une fois obtenu, se fond dans le passé et la saveur de son obtention passe plus ou moins vite en fonction de l’énergie investie. On passe de désir en désir, de conquête en conquête et l’on en a jamais assez, il en faut toujours plus, d’avantage, encore et encore, c’est la course effrénée aux plaisirs qui aboutit toujours à la désillusion du bonheur. Car le bonheur lui provient de l’intérieur, il a cette particularité de ne dépendre de personne, sauf de vous même. Il est en vous, il vit et vibre depuis le fond de votre être. Vous pouvez le trouver partout pour peu que vous ne le cherchiez pas, il vous suffit de l’écouter.

Certains disent que l’amour ne dure qu’un temps, trois ans en moyenne. Il y a là, à mon sens, une confusion entre l’amour et la passion. L’amour porte, ne dépend pas du temps et permet de retrouver le chemin de la connexion véritable à l’autre. C’est une source d’énergie, contrairement à la passion qui elle est une source d’épuisement. L’énergie de la passion est une énergie de perte de soi. Sur le plan étymologique, la passion provient du grec “Pathos” qui signifie également “souffrance”. Être passionné signifie donc souffrir dans l’absence de l’objet de cette dite passion. En d’autres terme, si le passionné n’a pas accès à ce dont il a besoin, il souffre. Cela ressemble à s’y méprendre à de la dépendance ! L’amour n’a donc pas de place dans ces considérations, même si cela peut bousculer un peu les idées reçues !

L’amour de l’autre représente une autre dimension sentimentale, cela nécessite de prendre en considération l’autre en tant qu’individu à part entière et non comme “complément” de soi.

L’autre peut être considéré comme beau dans ses valeurs, dans ses choix, dans sa personnalité, dans sa complexité, dans sa sensibilité, bref, dans de nombreux aspects indépendamment de ce qui est vivant en nous.

C’est ce que j’appelle l’amour véritable.

C’est une sensation de plénitude et de bien être à l’idée que l’autre fasse partie du monde. Que sa façon d’être apporte une contribution unique et heureuse à l’humanité. Son rayonnement, sa façon d’agir et d’interagir est alors perçu comme un bienfait et une bénédiction.

 

En conclusion je dirais qu’être amoureux de l’amour est une libération de blocages internes qui nous met dans un état euphorique naturel alors qu’être amoureux de l’autre ne dépend principalement de ce qu’est l’autre dans toutes ses dimensions, indépendamment de ce que cela provoque en soi.

Être amoureux de l’amour comporte des risques de dépendance affective, car l’autre apparaît comme incontournable pour pouvoir se retrouver en “état d’amour”. Ces risques sont moindre pour les personnes ayant conscience de leur propre pouvoir sur leur état interne.

Les deux sont agréable à vivre, et lorsqu’ils se combinent, cela rend la relation incroyablement puissante.

 


Si vous voulez qu’on regarde ensemble votre situation, n’hésitez pas à me contacter

 

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4 Comments

  1. Très bel article sur le délicat sujet de l’amour… Il m’a fallu à moi 3 ans de relation avec une personne pour me rendre compte que j’étais plus amoureuse de l’amour et de l’idée idéale que je me faisais de cette personne que de cette personne et de ses valeurs…
    Une grande leçon que j’aurai aimé recevoir plus tôt dans ma vie… et que vous décrivez très bien ici.
    Merci, Barbara.

  2. Etre amoureux de l’amour,
    c’est un peu “qu’importe le flacon , pourvu qu’il y ait l’ivresse” comme une masturbation …un acte centripète, un vol.

    Aimer l’autre,
    c’ est un acte centrifuge, dédié à l’autre, pour l’autre, en fonction de l’autre, un don

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